Clovis et Saint-Martin

L’histoire publique de la basilique de Saint-Martin commence avec Clovis, le premier de ces illustres visiteurs qui allaient s’y succéder de siècle en siècle. En 307, le roi franc, marchant contre les Wisigoths, avait envoyé des présents au saint tombeau, et chargé son messager d’écouter le chant des psaumes en entrant dans la basilique, dans l’espoir d’y trouver un présage.

Au moment où l’envoyé du roi mettait le pied sur le seuil, on chantait cette antienne : Tu m’as ceint de force pour la guerre y Seigneur ; tu as mis sous mes pieds ceux qui s’élevaient contre moi. Animé par ces paroles où il vit un pronostic de victoire, Clovis attaqua les Wisigoths à Vouillé, et les mit en pleine déroute.

À la suite de cet événement, il vint lui-même à Tours, et après avoir offert à saint Martin son cheval de bataille, il voulut le racheter au prix de cent pièces d’or ; mais le coursier demeura immobile, et refusa de se laisser emmener. Le roi doubla la somme, et l’animal obéit à son maître.

Les vieux chroniqueurs auxquels nous empruntons cette naïve légende prêtent à Clovis une saillie toute gauloise : « Saint Martin est d’un bon secours, aurait-il dit gaiement ; mais il se fait bien payer. »

Casimir CHEVALIER (1869)

 

Dans la Nouvethèque, retrouvez les "Légendiers de France"

Pays de Caux, Pays de Bray, Pays Niçois

Une nouveauté par mois.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire