À Simandre-sur-Suran
Une personne digne de
foi, très-digne de foi, je vous en réponds, m’a rapporté
bonnement (je ne dis pas qu’elle me l’a conté) qu’étant un
jour en Revermont, dans les parages de la pierre des Fées de
Simandre, avec un jeune villageois des environs de Chavannes ou de
l’ancienne Chartreuse de Séligna, elle ouït à plusieurs
reprises, dans l’air, un bruit dont elle lui demanda la cause ;
mais son compagnon ne répondant rien, elle lui avait dit :
— Vous êtes donc sourd ? Quoi ! vous n’entendez pas ?
— Si, si, fait-il, j’entends parfaitement.
— Hé bien ! d’où partent ces cris ?
Le pauvre garçon, craignant d’être raillé de sa crédulité, ou taxé de superstitieux, n’osait rien ajouter de plus.
— Dites-moi donc d’où vient cette voix ?
— Hé bien ! Monsieur, vous voulez absolument le savoir, c’est la voix de l’Esprit.
Le rapporteur de ce colloque me faisait observer à ce sujet que si c’eût été dans la nuit de Noël, il n’aurait pas eu besoin de s’informer de la cause de ce bruit, car personne n’ignore, dans le Revermont et dans le Bas – Bugey, que le roi Hérode voyage alors à travers l’atmosphère, et qu’il y vocifère comme un damné ; mais c’était au mois de juin, en plein jour, en rase campagne, et les montagnes, avec leurs échos, se perdaient azurées et vaporeuses dans l’éloignement.
— Vous êtes donc sourd ? Quoi ! vous n’entendez pas ?
— Si, si, fait-il, j’entends parfaitement.
— Hé bien ! d’où partent ces cris ?
Le pauvre garçon, craignant d’être raillé de sa crédulité, ou taxé de superstitieux, n’osait rien ajouter de plus.
— Dites-moi donc d’où vient cette voix ?
— Hé bien ! Monsieur, vous voulez absolument le savoir, c’est la voix de l’Esprit.
Le rapporteur de ce colloque me faisait observer à ce sujet que si c’eût été dans la nuit de Noël, il n’aurait pas eu besoin de s’informer de la cause de ce bruit, car personne n’ignore, dans le Revermont et dans le Bas – Bugey, que le roi Hérode voyage alors à travers l’atmosphère, et qu’il y vocifère comme un damné ; mais c’était au mois de juin, en plein jour, en rase campagne, et les montagnes, avec leurs échos, se perdaient azurées et vaporeuses dans l’éloignement.
MONNIER Hippolyte & VINGTRINIER Aimé (1874)
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