– L’air est imprégné des douces
senteurs du soir… le ciel est bleu et tout parsemé de vers
luisants, la mer se joue capricieusement sur les roches de Biarritz,
et le phare projette au loin sa clarté protectrice et
phosphorescente… le temps est magnifique et la lune sourit à la
nature qui a mis ses plus beaux habits, ceux dont elle se pare au
printemps.
– O mon adorée !… les grandes voix de la création sont plus harmonieuses et plus suaves alors que tu es là pour m’en expliquer les mystérieux concerts !… – Sans toi, vois-tu, cet air me pèserait lourdement, car il ne serait pas parfumé de ton haleine : ces étoiles, myriades de feux célestes, n’éclaireraient pas ton pâle et doux visage, et ne jetteraient aucune poésie sur mon avenir. La mer, la mer elle-même ne me parlerait que de mon néant… Mais depuis que tu m’as murmuré d’enivrantes paroles, oh ! alors !… les étoiles, le ciel et la mer m’ont révélé la bonté de Dieu, de ce Dieu qui n’a pas condamné ma vie à l’isolement, puisqu’il m’a donné le plus gracieux de ses anges !…
– O mon adorée !… les grandes voix de la création sont plus harmonieuses et plus suaves alors que tu es là pour m’en expliquer les mystérieux concerts !… – Sans toi, vois-tu, cet air me pèserait lourdement, car il ne serait pas parfumé de ton haleine : ces étoiles, myriades de feux célestes, n’éclaireraient pas ton pâle et doux visage, et ne jetteraient aucune poésie sur mon avenir. La mer, la mer elle-même ne me parlerait que de mon néant… Mais depuis que tu m’as murmuré d’enivrantes paroles, oh ! alors !… les étoiles, le ciel et la mer m’ont révélé la bonté de Dieu, de ce Dieu qui n’a pas condamné ma vie à l’isolement, puisqu’il m’a donné le plus gracieux de ses anges !…
Ainsi parlaient deux enfants qui croyaient au
bonheur et qui épuisaient la coupe des songes dorés – les fous
qu’ils étaient ! – sans penser que le réveil peut tout
détruire et nous laisser plus malheureux que jamais.
Mais ils avaient vingt ans, et ils prenaient à
pleines mains tous les diamants de ce trésor qu’ils croyaient
inépuisable ; et puis, on ne doit pas, on ne peut pas mourir
quand on a vingt ans !…
– Entendez-vous ? la mer monte, le
ciel descend !… regagnez la plage, pauvres amis, car, plus
tard, dans une heure peut-être…
Eux se sont endormis tranquilles et souriants dans
les bras l’un de l’autre.
Le creux d’un rocher leur sert de retraite,
l’Océan sert d’écho à leurs paroles d’amour.
– Prenez garde à cette vague !…
elle est menaçante et pourrait vous engloutir, imprudents !…
Eux ne voient rien – n’entendent rien… –
Ils sommeillent, ils rêvent, et la lame les emporte dans le sein de
la mer, qui n’a pas encore rendu leurs cadavres.
On dit que chaque soir, on voit leurs âmes errer sous la forme de feux follets, et depuis, la grotte dans laquelle s’est passé le drame qu’on vient de lire, s’appelle la Chambre d’Amour.
Louis COLLIN (1856)
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