Par suite, la jeunesse se voyait frustrée du droit d’aller le soir danser à la noce. De là, motif suffisant pour faire un charivari monstrueux. Le bailli de la ville et le curé de la paroisse ne purent faire cesser cette bacchanale infernale, dont les instruments mis en usage à cet effet consistaient en tambours, cornets, bouquins, pelles, pincettes, tonneaux vides, etc.
On vit renouveler, pendant une semaine, chaque soir, le même charivari, auquel prenaient part, comme spectateurs, de nombreux habitants des communes limitrophes. On pouvait entendre dans ces occasions une suite de couplets improvisés, satiriques, calomnieux et diffamatoires, lesquels avaient été composés contre les nouveaux mariés, et que les assistants répétaient en chœur.
Le scandale fut si grand que l’autorité supérieure crut devoir prendre des mesures énergiques pour prévenir, à l’avenir, un esclandre aussi tumultueux. C’est le dernier charivari qui eut lieu dans cette ville.
Adolphe LECOCQ (1875)
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