Saint Julien, martyr, fut son premier patron. Puis, à ce premier patron, on en ajouta un deuxième, Saint Julien, évêque du Mans, surnommé le pauvre à cause de sa grande charité qui le portait à donner aux malheureux tout ce qu’il possédait.
À ces deux protecteurs célestes, un troisième vint se joindre. Il s’appelait aussi Julien. Il avait fondé un hôpital sur le bord d’un fleuve dont la traversée était périlleuse, et non seulement il soignait les malades avec sa femme dévouée comme lui envers ceux qui souffraient, mais encore il passait dans sa barque les voyageurs qui voulaient aller d’une rive à l’autre. Sa femme l’aidait également dans son métier de nautonier.
La légende raconte qu’un jour un lépreux se présenta à Julien, demandant à passer l’eau. Sans hésiter les deux époux saisirent leurs rames, Mais au milieu du fleuve le lépreux disparaissait, et le Christ qui, un instant, avait pris cette apparence, se tenait debout dans la barque, promettant à ses deux bateliers le royaume des cieux comme récompense de leur abnégation.
De ces trois personnages, c’est le deuxième qui a survécu dans la tradition : l’évêque a été plus heureux que le martyr et le passeur d’eau.
Émile LAMBIN (1898)
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