Meymac n’est pas une ville moderne improvisée par de puissantes industries ; elle a son rang d’antiquité.
Un saint homme, appelé Mammacus, vint s’établir au pied d’un des anneaux de cette longue chaîne de montagnes qui, depuis les Monédières, s’élève insensiblement jusqu’au plateau de Millevaches, après avoir traversé sur une longue étendue le département de la Corrèze.
Il avait pour richesse sa piété, pour force sa vertu ; pour exemple il montrait l’austérité de sa vie. Il avait fui le monde afin de répandre les lumières de la foi jusqu’au sein des peuplades barbares, et seul, sans défense, on le vit pénétrer dans la profondeur des bois et proclamer la grande nouvelle… la venue du rédempteur des hommes. Sa voix fut longtemps méconnue, mais un jour les échos redisent ses paroles, on accourt pour le voir et l’entendre, des familles entières quittent leur demeure et viennent habiter non loin de l’ermitage, au milieu des forêts.
Le site avait été bien choisi. De hautes montagnes protégeaient la bourgade et l’abritaient contre les vents froids, tandis qu’une large vallée, sillonnée par un ruisseau d’eau vive, s’étendait au midi entre deux mamelons.
Réunis par un sentiment commun de foi religieuse, les nouveaux adeptes bâtirent une église qui fut consacrée, en 546, par Rorice II, évêque de Limoges. Cette consécration mit le comble aux vœux du pieux ermite, et peu de jours après il échangeait contre les joies célestes les douleurs de la vie ; mais l’œuvre du saint anachorète devait lui survivre.
Après sa mort, le modeste ermitage fut transformé en prieuré, et le chapitre de Saint-Étienne de Limoges se chargea de pourvoir aux besoins du service religieux.
M. LABORDERIE (1844)
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