Les bouffonneries de Provins

Cette ville est une de celles où les bouffonneries religieuses ont le plus été en honneur. On y célébrait au Moyen Âge la fête de l’Âne. Un animal de cette espèce était introduit couvert d’une chape dans l’église, puis l’officiant, au lieu d’lte missa est, imitait le braiement de l’âne, criant trois fois : hi han ! et les assistants répondaient par le me cri.

La fête des Fous n’était pas moins féconde en scandales. La fête des Innocents n’avait que des enfants pour acteurs ; ils choisissaient entre eux un évêque, et la cérémonie était accompagnée de scandales de toute sorte.

La danse de Saint-Quiriace mérite une mention particulière : une des plus jolies filles de Provins était choisie le jour de la Nativité de la Vierge pour s’asseoir, vêtue de blanc, au milieu du chœur. Le vicaire perpétuel de la paroisse Saint-Quiriace la saluait de l’antienne Salve Regina, puis il la prenait par la main, et revêtu de ses habits sacerdotaux, il la conduisait devant le portail de l’église, et commençait à danser avec elle. Les assistants imitaient l’exemple, et les actes d’impudeur et d’immoralité qui suivaient ce divertissement étaient de telle nature qu’il fallut supprimer la fête.

La danse de St-Thibaut commençait dans l’église et se continuait au milieu d’une distribution de comestibles faite en mémoire des comtes.

Amédée AUFAUVRE (1848)

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