C‘est
du vin de Montmarte
Qui en
boit pinte en pisse quarte.
Ce n’est pas qu’on ne pût chicaner ici, et prétendre que ces vers ont été changés ; car que sait-on, pourrait-on dire afin de favoriser l’autre prononciation, si d’abord le proverbe n’a pas été conçu ainsi
C‘est
du vin de Montmartre
Qui en
boit pinte en pisse quatre.
De répartir que la rime n’est pas si riche, on sait que les proverbes ne sont pas si scrupuleux, et non seulement se licencient en cela, mais en tout. Cette petite digression qui n’est que pour délasser l’esprit, ne doit pas faire tort, ce me semble, aux raisons que j’ai alléguées auparavant. Voici quelques autres proverbes qui sont encore dans la bouche du peuple :
C’est
un Devin de Montmartre, qui devine les Fêtes quand elles sont
venues.
Je
t’enverrai paître à Montmartre et boire au Marais.
Il y a
plus de Montmartre à Paris, que de Paris à Montmartre
Ce proverbe ici vient du plâtre qu’on a tiré de cette montagne pour bâtir Paris, et d’où est venu le nom de Ville Blanche que quelques auteurs anciens et célèbres lui ont donné, à cause de la couleur du plâtre.
La dévotion pour Montmartre, à cause de Saint Denys, a été de tout temps si grande que de sept en sept ans, les Religieux de Saint-Denys y viennent en procession solennellement avec la tête de Saint-Denys, et une partie de leurs reliques.
Ajouterais-je que le peuple superstitieux, qui fonde assez souvent sur une allusion des dévotions extravagantes, envoient les pauvres maris qui gémissent sous le joug de leurs femmes, faire une neuvaine au Martyr comme étant de la Confrairie.
Henry SAUVAL (1735)
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