La nuit du vendredi d’avant la Pentecôte de 1002, une lumière, plus vive que la lumière du soleil, inonda l’église de saint Lucien, dans laquelle un religieux du nom de Gérard était en prières. Ce religieux se jugeant « de trop basse qualité et de trop petite estime entre les hommes », n’osa révéler ce prodige, de peur de n’être pas cru.
Trois fois la même lumière rayonna, sans qu’il eût le courage de le dire au supérieur. Il tomba dans une langueur extrême ; un tourment incompréhensible le suivait partout et ne lui laissait nul repos.
Une quatrième vision eut lieu : cette fois, des moines chantant les psaumes de la Pénitence, les litanies des saints, lui apparurent, et l’un d’eux, montrant la lumière au pauvre Gérard, lui appliqua un vigoureux soufflet qui le fit tomber à la renverse. L’injonction était devenue tellement énergique, qu’enfin le timide religieux se confit au prieur : à cette nouvelle, toute la communauté trésaille d’étonnement et d’espérance.
L’évêque est mandé ; on creuse la terre au lieu désigné par Gérard ; on y trouve un coffre qui contenait les vêtements encore tout sanglants de saint Lucien ; au milieu d’hommages solennels, ils sont déposés dans une châsse.
Fanny DENOIX DE VERGNES (1858)
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